Notre association a étudié le projet de réaménagement du centre-ville et approuve sa nécessité à partir des observations suivantes :
Le bâtiment actuel de la mairie ne répond ni aux besoins des élus et du personnel en espaces de travail, ni aux besoins d’accueil des habitants et encore moins aux impératifs de sobriété énergétique.
Le centre-ville actuel par le carrefour, les rues, les parkings fait la part belle à la voiture.
Les places Louis Le Léannec et Soeur Hélène sont des parkings goudronnés qui ne sont en rien des lieux conviviaux.
L’ensemble abrite peu d’arbres et de végétation, et n’offre aucun îlot de fraîcheur.
Aussi le réaménagement du centre-ville nous semble nécessaire pour l’adapter à la fois aux besoins actuels et à venir, à l’urgence climatique, mais aussi au rôle de lien social que constitue ce lieu central dans notre commune.
S’adapter à l’urgence climatique
Ce réaménagement doit adapter la ville au changement climatique qui devrait s’accentuer dans les décennies à venir, notamment la plus grande fréquence d’étés chauds et secs (cf le dernier rapport national du Haut Conseil pour le Climat publié le 28 Juin 2023). « Les projections climatiques montrent qu’un réchauffement de près de 2 °C [par rapport à l’ère pré-industrielle] à l’horizon 2030, avec une fourchette haute à 2,3 °C, est pratiquement inévitable pour la France (en moyenne sur vingt ans) », peut-on lire dans le rapport. De son côté, le Conseil National de la Transition Écologique a proposé le 4 mai dernier de retenir pour le futur Plan national d’adaptation au changement climatique, l’hypothèse d’un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle à l’échelle de la France métropolitaine.
Le nouveau centre-ville devra donc être désimperméabilisé et végétalisé de manière plus importante, avec des essences végétales adaptées au climat futur, apportant une ombre suffisante. En outre, les arbres constituent des puits de carbone et permettent ainsi de stocker le CO 2 et d’absorber les polluants. Un atout majeur pour les villes !
La « place minérale sous pinède » prévue ne nous semble pas répondre à ces critères.
Un « renforcement de la végétation autour de l’église », la création d’un espace vert place Soeur Hélène et d’une petite place piétonne arborée derrière la mairie sont proposés, mais la place devant la mairie reste minérale. Que deviennent les arbres (albizias, magnolias grandifloras…) aujourd’hui en place ?
En l’état actuel du scénario présenté lors de la réunion publique, nous sommes encore éloignés des anticipations nécessaires. Des îlots de fraîcheur, suffisamment denses et étendus doivent être prévus, bien au delà de la plantation dispersée de quelques arbres.
Les risques accrus de sécheresse estivale imposent une récupération plus grande des eaux pluviales. Outre la récupération des eaux du toit de la mairie, ne faut-il pas envisager celle des eaux captées par le toit de l’église ?
Réduire l’emprise de la voiture est un autre enjeu écologique essentiel.
Le projet présenté en tient compte en réduisant l’emprise de la voirie et le nombre de places de parking devant la mairie et l’entrée du collège, en créant un parking semi-enterré pour les agents et en incitant à utiliser les parkings proches.
Le centre-ville reste cependant un carrefour routier. Une partie de la circulation qui traverse le bourg pourrait être déviée, soit par l’avenue de l‘étang et la rue Jean Moulin, soit plus tard par l’échangeur réaménagé de Kergohal. Il est peut-être plus difficile de fermer la rue St Joseph, mais ce n’est pas impossible, puisque cela se fait parfois les jours de marché.
Quoi qu’il en soit, il est nécessaire de faire du centre-ville un lieu de circulation « apaisée » favorisant les mobilités douces, où piétons et vélos seraient prioritaires sans oublier la question de l’accessibilité handicap.
Libérer le centre-ville d’une partie des voitures permettrait aussi de diminuer les nuisances sonores et la pollution.
Ce réaménagement pourrait être également l’opportunité d’atténuer la discontinuité entre les différents pôles de déplacements du centre-ville : une liaison piétonne et/ou cyclable entre le cœur de ville et le nouveau pôle commercial (Carrefour) a t-elle été étudiée ?
Une nouvelle mairie ?
Nous ne prenons pas position dans le débat sur la construction d’une nouvelle mairie ou l’’amélioration et l’extension du bâtiment actuel.
Quelle que soit la solution retenue, elle devra répondre à certaines exigences :
– bâtiment passif , au bilan carbone particulièrement étudié ;
– protection contre la chaleur estivale en réduisant les ouvertures côté sud et/ou en les protégeant par des brises-soleil équipés de panneaux photovoltaïques ;
– sobriété tant dans la conception, la construction (matériaux recyclés) que l’exploitation (économies d’énergie, d’eau) ;
– valorisation et réemploi si possible des matériaux issus des bâtiments détruits.
Un aménagement qui concerne tous les Caudanais
Une consultation des Caudanais a été entamée par une balade urbaine, une réunion publique et un cahier en mairie. Pour tous celles et ceux qui n’ont pu se rendre physiquement à ces moments de consultation, une consultation par voie numérique pourrait élargir la participation citoyenne.
Cette consultation doit être poursuivie, par exemple en prévoyant des ateliers thématiques et permettre la mise en débat de plusieurs hypothèses avant un choix soumis aux habitants.
Caudan, le 29 juin 2023
Le 10 octobre, nous avons pu redire ces souhaits à « Acoustique et environnement », un des cabinets d’études chargés d’élaborer le projet.